Projet

Pavillon de la Sirène

Auditorium et logements Paris 14
Client
Service
Thème
Année
2024

Située dans le quartier du Parc-de-Montsouris, la rue Dareau réunit des constructions, d’aspects comme de hauteurs hétéroclites. Le bâtiment neuf qui puise dans les références Art-Déco du quartier tout en réinterprétant l’architecture des années 1970 de son voisin, le fameux « Méridien » édifié par Arthur Héaume et Alexandre Persitz en 1968. Au croisement entre la rue avec la rue Émile Dubois, dans le 14e arrondissement, Avenier Cornejo a réalisé un auditorium pour l’orchestre de La Sirène de Paris surmonté de 51 logements pour la RIVP. Hybridant le modernisme de ses grands voisins avec les modénatures de la brique et des fers forgés du quartier, cette nouvelle figure de proue fait des habitats des partitions de vie, de la mixité un concert d’usages, et du quotidien à Paris, une fête en habit de sirène.Sur une parcelle d’angle pourvue de trois orientations (nord-est, est, sud-est), un bâtiment existant d’un seul niveau a été remplacé par un bâtiment de 6 étages et de 3 niveaux de sous-sol. Finement inscrit dans la composition urbaine, le bâtiment s’aligne à son voisin le Méridien, de 5 étages plus haut. Le rez-de- chaussée épouse le gabarit existant en se resserrant au R+1 pour libérer deux terrasses plantées et une grande terrasse accessible semi-abritée. Les étages supérieurs du R+2 au R+6 se développent dans la continuité et l’alignement parfait du Méridien, les vues existantes des immeubles mitoyens étant ainsi préservées. Les architectes bâtissent une construction en structure béton dont la trame rigoureuse est perceptible depuis l’extérieur, en façade, comme à l’intérieur. Cette structure permet les reprises de charges au niveau de la salle de concert en sous-sol, un espace libéré de tout poteau d’une hauteur de 6m. Soucieux d’aller « aux fondamentaux du matériau », ils lui donnent des textures variées mais reconnaissable à ses granulats blancs noirs et rouges. Le béton bouchardé en extérieur devient matricé dans le hall puis lisse dans les étages, offrant de nouvelles sensations visuelles et sensorielles pour chaque espace.Auteur de nombreuses opérations de logement depuis près de 15 ans, Avenier Cornejo continue d’explorer les potentiels de l’habitabilité. Les 51 studios de la résidence Madeleine Pelletier témoignent de cette recherche continue au travers des nombreux dispositifs mis en place pour garantir l’appropriabilité de chacun·e de ses habitant·es. Destinées à des étudiant·es, des infirmier·es des hôpitaux de Paris ou encore des agent·es de police, les logements meublés d’une superficie d’une vingtaine de mètres carrés bénéficient tous de grandes baies vitrées et souvent d’une orientation d’angle. Pour libérer le plus possible l’espace de vie, les rangements sont concentrés dans l’entrée qui dessert aussi une salle de bain éclairée naturellement en second jour. La cuisine, dont les placards toute hauteur dissimulent un égouttoir à l’italienne, garantissent la plus grande surface de plan de travail. Brises-soleil orientables, rideaux, toilettes suspendues, matériaux faciles à nettoyer, l’espace est imaginé pour garantir le confort et un entretien facile pour le plus grand nombre.
Dessiné par les architectes eux-mêmes, le mobilier se distingue par sa modularité. Lit, table pour 4 et bancs sont conçus en bois et en structure métallique légère permettant de les déplacer et de les réagencer à sa guise. Leur usage étant flexible, un banc à quatre pieds peut ainsi devenir une table de nuit, un bout de lit, une table basse, et s’installer au dessus de radiateur. Tous s’encastrent les uns dans les autres afin de libérer l’espace et l’adapter à des configurations multiples. Accessibles par tous·tes depuis les escaliers éclairés naturellement et installés à R+1, des espaces communs complètent les appartements privés. La salle à manger partagée se prolonge en salle de sport et en terrasse semi-couverte. Avec la laverie collective, ces lieux permettent à chacun·e de conjuguer l’habitabilité au pluriel.

Avenier Cornejo selon AHA

Diplômés de Paris Villemin, c’est pendant leurs études que Christelle Avenier et Miguel Cornejo se rencontrent. Après des expériences avec Mathias Klotz à Santiago du Chili et Douglas Deremer à San Francisco, ils créent leur agence à Paris.  En 2022, ils obtiennent le Prix du Logement de l’Académie d’Architecture et de l’Ordre des Architectes. Christelle est lauréate du Prix Femme architecte et installée à l’Académie d’Architecture depuis 2024. Ils ont enseigné à la Technische Uniwersität Wien et à l’ENSA de Paris Malaquais. Du Chili à la Savoie, leurs territoires respectifs, ils héritent peut-être une ténacité les menant aux fondamentaux du matériau, ce sentiment de responsabilité vis-à-vis des communautés qui se traduit par le choix de la pérennité, et une disposition naturelle à la solidarité avec les artisan·es, les entreprises mais aussi avec les habitant·es. L’agence construit à Toulouse, Lille, Nantes mais surtout dans la métropole du Grand Paris, où elle développe une série d’opérations (inaugurée avec  la résidence pour étudiant·es de la porte des Lilas co-signée avec Chartier-Dalix) qui se jouent des complexités parisiennes pour proposer des silhouettes qui synthétisent la beauté de leurs quartiers populaires, valorisent l’échelle humaine de leur vocation et filent avec fantaisie la métaphore de l’habitabilité jusque dans les moindres recoins de leurs profondeurs, comme dans le détail de leurs façades et de leurs mobiliers légers et modulaires.

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