Le téléphérique du Salève

Nef perchée sur un immense pont en béton armé, la gare haute du téléphérique du Salève est une pièce maîtresse de l’architecte suisse Maurice Braillard (1879-1965). C’est aussi une infrastructure clé pour accéder à un panorama époustouflant sur Genève et son lac Leman. La réhabilitation menée par les architectes Devaux & Devaux réunit une maîtrise d’ouvrage franco-suisse autour de la valorisation de ce monument inscrit au titre des Monuments Historiques du 20e siècle qu’elle parvient à ré-habiter des meilleures intentions vis-à-vis d’un site tout aussi remarquable.
Livrée en 2024, la réhabilitation de l’agence Devaux & Devaux Architectes finalise un projet pensé il y a près d’un siècle en mettant la gare haute du téléphérique du Salève en phase avec les enjeux de notre temps. D’abord, elle adapte le site touristique à des usages retrouvés et renouvelés, comme la varappe, la randonnée et le parapente, en proposant notamment un nouveau mur d’escalade de 20 m sur le pignon ouest de la gare haute. Le projet offre ensuite des outils de compréhension et d’attention au patrimoine naturel avec des espaces de médiation dont une exposition. Enfin, il installe le restaurant dans la salle panoramique de la gare restée inachevée lors de la mise en service du téléphérique, il y a près d’un siècle. La gare haute du télé- phérique, d’une surface de presque 2000 m2, laissait la construction la plus significative en éperon sur le vide. La plateforme d’arrivée des cabines, la terrasse haute et la salle panoramique prévue pour le restaurant avaient été construites mais pas l’hôtel ni l’accès à la salle de restaurant, demeurée jusqu’ici inaccessible.
Avec sa nouvelle gare haute, le téléphérique devient bien plus qu’un moyen de transport collectif. Il propose un voyage au cœur des enjeux de protection de l’environne- ment : une expérience totale mêlant transport, compréhension, pratique et contemplation. Ce projet opère ainsi une transition, considérant que réhabiliter le patrimoine c’est œuvrer pour l’habiter mieux. Plus qu’une infrastructure, la gare haute devient un lieu à vivre, fidèle à la volonté initiale des concepteurs que l’agence DDA met à jour grâce au soutien d’une maîtrise d’ouvrage engagée pour un patrimoine vivant.

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